Le droit à l'image, ce qu'il faut savoir !

Dans le secteur du tourisme, où la photographie joue un rôle clé pour promouvoir des destinations, des événements ou des activités, le respect du droit à l'image est une obligation légale et éthique. Que vous soyez office de tourisme, hébergeur, restaurateur ou prestataire de loisirs, vous avez probablement déjà été confronté à la question : puis-je diffuser cette photo où des personnes sont reconnaissables ?

 

Le droit à l'image, protégé par le Code civil et le Code pénal, encadre strictement l'exploitation des photographies, notamment lorsqu'il s'agit de clichés pris lors d'événements ou dans des lieux publics. Mais qu'en est-il des photos de groupes ? Quels risques encourt-on en publiant des images sur les réseaux sociaux sans consentement préalable ? Et surtout, quelles sont les bonnes pratiques à adopter pour garantir la légalité et préserver la confiance de vos visiteurs ?

 

Voici quelques règles essentielles ainsi que les pratiques recommandées pour gérer sereinement vos prises de vues et leur diffusion, tout en valorisant vos activités touristiques de manière responsable et conforme à la législation.

photos de groupes et droit à l'image : que dit la loi ?

Le droit à l’image des personnes est protégé en France par plusieurs textes, notamment :

 

• Article 9 du Code civil : il consacre le droit au respect de la vie privée, dont découle le droit à l’image.

• Article 226-1 du Code pénal : il interdit de capturer ou d’exploiter une image sans le consentement de la personne, lorsqu’elle est identifiable et que cela porte atteinte à sa vie privée.

 

Cependant, les photos de groupes bénéficient d’un traitement légèrement différent.

 

Photos de groupes dans un cadre public

Dans un espace public (rue, parc, plage, etc.), photographier un groupe est légal, à condition :

• Que la scène photographiée soit générale et ne mette pas l’accent sur une personne en particulier.

• Que la diffusion ne porte pas atteinte à la dignité des personnes ou à leur vie privée.

 

Si une personne est clairement identifiable et mise en avant (portrait ou premier plan), son consentement est requis avant toute exploitation de l’image.

 

Photos de groupes dans un cadre privé ou événementiel

Lors d’événements ou de sorties organisées (même dans des lieux publics), la règle est plus stricte. Les participants étant invités à un cadre organisé, il est recommandé de :

 

• Informer en amont qu’un reportage photo sera réalisé. Cela peut être mentionné dans une charte ou un formulaire d’inscription.

Recueillir les autorisations écrites des participants pour photographier et exploiter leur image. Cela est particulièrement important pour les mineurs, où le consentement des parents est obligatoire.

 

Diffusion des photos d'événements : quels risques sur les réseaux sociaux ?

Ce qu’il faut éviter

• Publier des photos où des individus sont reconnaissables sans leur accord explicite, même dans un cadre non commercial.

• Exposer des mineurs sans autorisation parentale (ce point est souvent à l’origine de litiges).

• Associer une image à des contenus polémiques, diffamatoires ou pouvant porter atteinte à la réputation des personnes présentes.

 

Bonnes pratiques pour la diffusion sur les réseaux sociaux

• Privilégier des plans larges où les participants ne sont pas facilement identifiables.

• Utiliser des autorisations écrites préalables, surtout si des visages sont reconnaissables.

• Mentionner l’intention de diffuser les images dans vos supports d’inscription ou vos conditions générales de participation.

• Appliquer des techniques de floutage ou de masquage des visages si nécessaire, surtout pour les enfants. 

Existe-t-il des textes légaux précis sur ces cas ?

Les textes légaux spécifiques à ce sujet sont rares, car le droit à l’image découle principalement de règles générales sur la vie privée. Cependant, des cas jurisprudentiels et des recommandations pratiques apportent des clarifications :

 

Jurisprudence

• Photos dans des lieux publics : Une photo de groupe prise dans un espace public est présumée légale si elle reflète une scène d’ensemble. Cependant, des poursuites peuvent survenir si une personne estime qu’elle est mise en avant sans son consentement.

• Événements publics médiatisés : Lorsqu’un événement est destiné à être couvert médiatiquement (par exemple, un festival), les participants sont considérés comme acceptant implicitement d’être photographiés, sauf opposition explicite.

 

Recommandations de la CNIL

La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) recommande une transparence totale sur la captation et l’utilisation des images, surtout pour les événements organisés, avec des pratiques comme :

• Informer clairement les participants de l’usage prévu des images.

• Recueillir des consentements formels.